jeudi 19 avril 2012

À moi seule - Frédéric Videau, France.

À moi seule s’inspire d’un fait divers : Gaëlle (Agathe Bonitzer), une gamine d’une dizaine d’années est kidnappée par un homme, Vincent (Reda Kateb), et est séquestrée dans une pièce en sous-sol pendant 8 ans. Jours Souterrains ? Pas vraiment. Le film s’ouvre sur une séquence mutique il faut dire assez réussie. Gaëlle sort du sous-sol, dévisage son kidnappeur - les portes sont grandes ouvertes. Où est le piège semble-t-elle penser. Elle avance, se retourne, puis repart en courant. Et puis c’est tout. Il faudra attendre la fin du film, une séquence de rencontre dans un train pour avoir un équivalent de qualité. Entre les deux, une mise en scène anesthésiée (et anesthésiante : le film est à peine sauvé par la non-chronologie narrative) qui va bien à Agathe Bonitzer, frêle figure fantomatique (remarquable en cheveux presque-blancs), mais qui, lorsqu’elle se décline chez tous les personnages devient le témoin d’une simple maladresse. Sans vraiment s’appesantir sur un hypothétique syndrome de Stockholm, ni même sur la figure du malfrat, les morceaux se recollent sans surprise par tous les passages obligés d’une reconstruction. Reste tout de même la musique de Florent Marchet, mélancolique et synthétique, rappelant un peu celle de ROB pour Belle Epine, mais qui, malheureusement ici, ne sera utilisée qu’à de rares occasions, révélant à la fois une part de sensible, mais surtout un manque d’unité.